Rencontre avec Julie Massé, nez et parfumeuse
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On peut craquer sur un nom qui fait rêver, sur une marque chic ou sur un joli flacon. Mais dénicher le parfum qui va divinement nous coller à la peau est un jeu qui ne doit rien au hasard.
« Je ne sais pas quoi choisir ! »
« Qu’est-ce qui m’irait ? »
« Tout se ressemble » … À l’heure où les parfums se reproduisent par génération spontanée, le choix est de plus en plus difficile. Partir en quête d’un nouveau parfum, c’est toute une aventure ! C’est aussi la transformation la plus invisible mais pas la moins innocente. Le parfum est l’ultime signature, alors pas de bavure. D’autant qu’on devient exigeant. On veut du léger mais du tenace, de l’original mais classique quand même, du voluptueux pas entêtant. Bref, tout et son contraire. Surtout ne pas être déçu !
Ayez du flair. Comment vous sentez-vous ? Quelles sont les odeurs et les moments qui ont compté dans votre vie ? Vos fleurs préférées ? Quelle matière parle de vous ? Avez-vous envie d’un parfum qui se remarque ou, au contraire, voulez-vous de la discrétion, une fragrance à fleur de peau ? Avez-vous envie de séduire autrement ?... Préparez-vous à répondre à ces questions, que l’on vous posera chez Senteurs D’ailleurs. Ici, Pablo, Stéphanie, Noelle, Iulia, Nadir ou Jean-Michel sont des pros et ils vont tenter de vous faire parler. Laissez-vous faire. De petites indiscrétions en confidences, vous allez exprimer votre idéal. À eux, ensuite, de répondre au plus juste de votre quête. Le parfum est intime, forcément intime.
Ne jugez jamais un parfum vaporisé sur vos vêtements. Que la fragrance soit ultra-fraîche ou capiteuse, elle ne peut donner le meilleur d’elle-même que sur la peau et de préférence aux endroits où la chaleur corporelle est la plus intense. À savoir l’intérieur du poignet (là où le sang affleure), le creux du bras, la nuque et derrière le lobe de l’oreille. Mais évitez le cou et le décolleté : votre odorat serait faussé pendant un moment par l’alcool qui se dégage lors de la pulvérisation. Réflexe à bannir : frotter la peau après avoir appliqué le parfum sous prétexte de la chauffer pour qu’il évolue plus vite. Ce geste n’a d’autre résultat que d’irriter l’épiderme et de faire virer les notes parfumées. Sachez aussi que, quand on essaie un parfum, les premières minutes, vous ne sentirez que les essences les plus volatiles (les notes de tête) qui s’estompent progressivement au profit des composants qui donnent sa véritable personnalité au parfum (le « cœur » du parfum et les notes de fond). L’idéal, c’est de porter une nouvelle fragrance toute une journée ou d’en demander un échantillon pour l’essayer à plusieurs reprises. Vous saurez ainsi à coup sûr s’il vous plait, s’il tient bien sans « virer ». Enfin sachez qu’à chaque peau, son parfum…c’est une question de PH (Potentiel Hydrogène, qui sert à mesurer l’acidité de la peau).
Aujourd’hui les parfums naturels ont le vent en poupe. Cela sous-entend des parfums composés d’au moins 85% de matières premières issues de la nature : fleurs, écorces, bois, fruits, plantes aromatiques. Avec une prise de conscience écologique qui passe aussi par un sourcing responsable et traçable. Le saviez-vous ? On compte plus ou moins 4500 matières premières différentes en haute parfumerie…dont seulement 500 sont totalement naturelles. Une chose est certaine, la façon dont un parfum agit sur notre mental (on appelle cela « l’aromacologie » ou la science des phénomènes liés aux odeurs qui influencent le comportement) n’est pas lié à l’origine de cette fragrance. Qu’il soit d’origine naturelle ou de synthèse, un parfum agit de la même façon sur nos émotions. Par ailleurs, certaines odeurs sont impossibles à extraire de manière naturelle. C’est notamment le cas des fleurs « muettes » comme le lilas, le muguet ou le lys Casablanca, des fleurs pourtant très odoriférantes mais dont la seule façon d’extraire leurs odeurs est de les reconstituer en passant par la synthèse. Selon les cas, le parfumeur peut aussi reconstituer ces odeurs en mélangeant plusieurs ingrédients. S’il est vrai que les matières naturelles apportent une valeur ajoutée, la synthèse ne doit pas pour autant être considérée comme négative. On dit par exemple que le naturel offre une évolution dans le temps quand une fragrance contenant beaucoup de synthèse reste assez monolithique.
Apprenez aussi qu’un parfum dit « aldéhydé » est un parfum qui contient des matières premières de synthèse intensifiant le pouvoir de diffusion des autres composants. Ce qui permet à l’ensemble de la fragrance de s’épanouir et d’obtenir un sillage très caractéristique. Bon à savoir : de nombreuses matières premières de synthèse sont issues de constituants de produits naturels. Les « isolats » proviennent de produits naturels, comme l'indole (que l’on trouve dans le jasmin), le géraniol (présent dans la rose ou le géranium), le linalol (dans la lavande et la bergamote), le vétiverol (à partir du vétiver) ainsi que certains muscs, trouvés dans le musc animal. La technique utilisée est le « fractionnement » de l’huile essentielle. Un isolat coûtant environ deux fois le prix de l’huile essentielle correspondante.
Qu’est-ce qu’un Head Space ? C’est une méthode qui permet de « capturer » l’odeur d’une fleur encore vivante, alors que les autres techniques d’extraction (distillation ou macération) pour obtenir les matières premières sont toujours réalisées après cueillette. Le principe de cette technique est donc d’absorber le parfum d’une fleur sans la couper (dans une sorte de globe en verre) afin d’en recueillir toutes les molécules odorantes. Elles sont ensuite analysées pour être reproduites en laboratoire. Autre méthode : la « bio-tech » où l’on fait fermenter une levure sur un produit naturel pour arriver à une nouvelle odeur. Ou encore l’extraction au CO2 avec du gaz liquide qui permet de restituer fidèlement l’odeur des matières fragiles comme les épices.
L’extrait a la plus forte concentration en essences parfumées : en moyenne 20% diluées dans l’alcool à 98°. L’eau de parfum n’en contient que 15% environ dans de l’alcool à 96°. L’eau de toilette oscille autour de 10 à 12% d’essences dans l’alcool à 90°. Sachez que si ces 10% de concentré odorant sont entièrement synthétiques mais mélangés avec de l’alcool 100% végétal (issu du blé ou de la betterave par ex.), on arrive alors à une eau de toilette à 90% dite « naturelle ». Difficile donc d’apporter une réponse à la question nature ou synthèse. Ne s’agirait-il pas plutôt d’un choix lié à nos valeurs ?