La marque

Headspace. signifie d’abord « Espace mental de l’imaginaire ». Il s’agit également d’une technique développée dans les années 1970 visant à capturer grâce à une sonde les molécules odorantes d’une fleur fraîche, et d’en reconstituer patiemment l’odeur.

Réinventer la vie à l’identique en capturant les odeurs qui nous entourent. Tel est le projet fou de cette technologie d’analyse inventée par le chimiste suisse Roman Kaiser et introduite dans la parfumerie dans les années 70. Au départ, il s’agissait pour quelques aventuriers-chercheurs de piéger les molécules volatiles des plantes rares sans avoir à les cueillir, et de la reconstituer.

L’apport principal du headspace est d’avoir mis à la disposition du parfumeur de nouvelles odeurs, celles des fleurs dites “muettes” (dont on ne pouvait obtenir l’odeur par les techniques d’extraction classiques, mais aussi d’autres plus inattendues et poétiques : un fruit, un légume, une pierre, un lieu, un environnement, l’air ultra pur d’Islande ou l’odeur d’une rose cultivée dans l’espace.

Concept

Le parfumeur en a rêvé comme l’a fait avant lui le poète, réussissant à force d’acharnement à capturer l’insaisissable, l’émotion fragile du moment. Secondé par la science, les parfumeurs les plus talentueux ont réalisé ce qui semblait impossible : s’immiscer dans les régions reculées de la psyché (headspace) et enflaconner la trace d’un instant de vie que plus rien n’effacera jamais, un headspace d’émotion pure.

Le parfum n’est plus un simple objet de séduction, banalisé par sa fonction monomaniaque, il devient quelque chose de bien plus enthousiasmant et de plus ambitieux aussi : L’odeur vivante de la vie captée dans l’instant. Un aperçu d’éternité.

Créateur, Nicolas Chabot

Homme d’humeur et de convivialité, il appartient au petit cénacle de ceux qui voient leurs rêves non pas en couleurs mais en odeurs. Indifférent aux modes et aux codes, il a pour lui une curiosité gourmande, une connaissance intuitive du parfum et un plaisir absolu à emprunter les chemins les traverse.

Après avoir racheté Le Galion (2014), belle endormie revitalisée par un imaginaire contemporain, il a imaginé (presque en miroir), Aether (2016) marque conceptuelle qui hisse son amour des matières premières au plus haut, qu’elles soient issues de la nature ou de la chimie, sans distinction ni hiérarchie. Avec Headpsace, il réalise la synthèse parfaite des deux mondes : la science et la poésie. Il fallait s’en douter : chez lui, le rêveur et le chercheur sont organiquement liés.

Histoire de respirer d’un peu plus près l’air du temps, cet excitateur d’imaginaire aime concevoir des signatures olfactives pour des marques ou des lieux. Pourvu qu’il s’agisse d’odeurs et d’émotions, l’imagination de ce rêveur impénitent n’a pas d’horaires.